C’est en 1998 que, sur l’idée du Président de la Chambre de Commerce de Messénie George Karabatos, les premiers voyageurs, amoureux de l’olivier, de l’aventure et de la moto, désireux de connaître les autres patries de l’olivier, sont partis du Palais de Nestor à Chora, où des témoignages parmi les plus anciens pour la présence de l’olivier ont été découverts.
16.000 kilomètres et 40 jours de route révélèrent un monde incroyablement familier et amical et une tradition d’un très grand intérêt…
Au cours des années qui suivent, des itinéraires sont organisés dans tous les pays méditerranéens. Les participants diffusent l’idée de la valorisation de la civilisation de l’olivier au niveau international, dans le but de renforcer le tourisme thématique et de promouvoir les produits de l’olivier au profit des économies locales…
Partout, les liens historiques et culturels qui unissent les peuples de la Méditerranée sont reconnus et des « protocoles de coopération » sont signés avec des entités de tous les pays.
C’est le début d’un dialogue et du recensement de ce patrimoine culturel commun de l’olivier: paysages/oliviers, moulins à huile anciens et récents, coutumes et traditions, habitudes culinaires, usages des produits oléicoles.
En 2003, la fondation culturelle OTRoutes « Routes de l’olivier » est fondée à Kalamata. L’initiative est placée sous l’égide d’organismes internationaux et les « Routes de l’olivier » sont reconnues à l’unanimité comme « Itinéraire culturel mondial de dialogue interculturel et de développement durable » par le Conseil exécutif de l’UNESCO (166e Sess. EX.CO), suite à une proposition de l’Ambassadeur de Grèce auprès de cet organisme international, Vassilis Vassilikos. Les routes s’ouvrent : les portes à la frontière entre Maroc et Algérie, fermée depuis 1994, sont déverrouillées pour le passage des participants aux « Routes de l’Olivier », par décret du Roi du Maroc et du Président de la République populaire d’Algérie….
Deux ans plus tard, en 2005, les « Routes de l’Olivier » sont officiellement reconnues par le Conseil de l’Europe et reçoivent le titre de « Grand itinéraire culturel européen ».
Des itinéraires dans des pays oléicoles ont lieu, mais également dans des régions non oléicoles d’’Europe, dans le but de promouvoir la civilisation de l’olivier et la valeur nutritionnelle des produits oléicoles auprès du public.
Les Routes de l’olivier maritimes, une édition spéciale symbolique est également organisée, suivant la diffusion de l’olivier d’est en ouest et la route des navires marchands qui, pendant des siècles, ont transporté les produits de l’olivier, apportant la prospérité aux villes portuaires de la Méditerranée.
En 2008, les Routes de l’olivier quittent les rives de la Méditerranée pour rejoindre les Routes de la soie. À l’occasion des Jeux olympiques de Pékin 2008, 50 motards partent de l’ancienne Messine en direction de l’Asie. 13 pays et 17 000 km seront parcourus au cours de ce périple avec pour objectif l’envoi d’un message de paix.
Par la suite, plusieurs itinéraires de diffusion de la civilisation de l’olivier sont réalisés ainsi que des réunions d’information, des expositions, des concours, des ateliers créatifs pour enfants et le jeune public, etc., et ce en Scandinavie, dans les pays de la mer Baltique et des Balkans, en Macédoine du Nord, en Serbie, en Bosnie-et-Herzégovine, au Monténégro, en Croatie, en Slovénie…
En parallèle, des missions scientifiques et des études sont menées pour le développement des itinéraires culturels locaux et la création d’une bibliographie au sujet de l’olivier comprenant des titres dans toutes les langues de la Méditerranée.
La situation économique défavorable et l’instabilité politique qui a touché de nombreux pays méditerranéens à partir de 2010 ont fait cesser les grands itinéraires internationaux et l’accent est mis depuis sur la création d’itinéraires locaux dans les pays de l’Olivier, le renforcement du réseau des OTRoutes, et la recherche et les actions en faveur des jeunes et des artistes.
Aujourd’hui, les « Routes de l’Olivier » poursuivent leur parcours dans l’espace et dans le temps. L’identification des points d’intérêt et la création de propositions d’itinéraires courts pour découvrir les paysages naturels et culturels de l’olivier, les ateliers d’information au thème de la civilisation de l’olivier, le tourisme culturel, les produits et la gastronomie traditionnels, des actions d’accueil et d’intégration des réfugiés provenant des autres pays de l’olivier, sont notamment quelques-unes des activités réalisées avec la coopération des membres du Réseau OTRoutes, d’un comité scientifique international, d’amis anciens et nouveaux de la Route.